Le 31 décembre 2019, l’OMS a été informée de plusieurs cas de pneumonie d’allure virale d’origine inconnue dans la ville de Wuhan en Chine. Le 7 janvier 2020, la découverte d’un nouveau coronavirus, appelé le 2019-nCoV, en lien avec les cas de pneumopathies a été officiellement annoncée par les autorités sanitaires chinoises. Le 18 janvier, le premier cas est confirmé en Chine dans la ville de Wuhan avant de s’étendre au reste du pays puis dans la proche région : Thaïlande, Japon, Corée du Sud, Taïwan, Hong-Kong, Macao, Singapour, Malaisie, Vietnam, Népal ainsi qu’aux États-Unis et en Australie.
Depuis le 24 janvier plusieurs cas ont été confirmés (3 cas, le 25 janvier 2020) en France par le ministère des Solidarités et de la Santé.
01LES MESURES PRISES PAR LE GOUVERNEMENT
Dès le 10 janvier, le ministère de la Santé et Santé publique France ont fait parvenir aux agences régionales de santé, aux sociétés savantes (urgentistes, SAMU, infectiologues) des fiches de conduite à tenir et de définition de cas. Les établissements hospitaliers, médico-sociaux et les professionnels de santé libéraux ont été sensibilisés sur la situation et les recommandations dès le 14 janvier. L’Institut Pasteur a également mis en place un test de diagnostic rapide permettant de donner un résultat en quelques heures.
Le 25 janvier suite à la confirmation de premiers cas en France, une procédure d’identification et de suivi des cas contacts (personne ayant été en contact avec un cas confirmé) personnalisé et quotidien a été mis en place via les Agences Régionales de Santé.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a mis jour ses fiches conseils aux voyageurs dans les pays touchés par le virus. Les conseils aux voyageurs sont réévalués en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique internationale et des recommandations de l’OMS. Ces recommandations aux voyageurs sont diffusées dans l’aéroport international de Paris Charles de Gaulle, où les vols entre Paris et Wuhan ont été suspendus. Des fiches individuelles d’information et affiches en français, anglais et chinois ont également été transmises aux aéroports métropolitains et d’Outre-mer en liaison avec la Chine.
Un accueil spécifique des voyageurs pour les vols en provenance de Chine, Hong Kong et Macao, sera assuré dès demain à Paris Charles de Gaulle et dès le prochain vol en provenance de Chine à Saint-Denis de la Réunion. Ce dispositif, est assuré par des personnels d’associations agréées de sécurité civile en lien avec le service médical de l’aéroport renforcé de professionnels de santé médicaux et paramédicaux issus de la réserve sanitaire du ministère de la Santé est en cours de mise en place.
Pour les Français présents en Chine, un dispositif spécifique et permanent de suivi et de réponse aux préoccupations des Français a été mis en place le 23 janvier par le Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, en coordination avec l’ambassade de France à Pékin et l’ensemble de nos consulats généraux en Chine. Il est évolutif et pourra monter en puissance si nécessaire. Il comprend notamment la mise en place d’une réponse téléphonique dédiée.
02LES RECOMMANDATIONS
Le ministère des Solidarités et de la Santé rappelle, pour les personnes qui auraient séjourné en Chine récemment, les précautions à prendre en cas de signes d’infection respiratoire (fièvre et toux/difficultés respiratoires) :
- contacter le Samu Centre 15 en faisant état des symptômes et du séjour récent en Chine;
- ne pas se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle contamination.
Pour les personnes qui partent en voyage dans les zones touchées par le virus :
- d’éviter tout contact avec des animaux, vivants ou morts ;
- d’éviter de se rendre sur les marchés où sont vendus des animaux vivants ou morts ;
- d’éviter tout contact rapproché avec des personnes souffrant d’infection respiratoire aiguë ;
- de ne pas manger de viande non ou peu cuite ;
- de se laver régulièrement les mains avec de l’eau savonneuse ou avec des solutions hydro-alcooliques ;
- consulter le site de conseils aux voyageurs du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
En cas de symptômes d’infection respiratoire (fièvre et toux/difficultés respiratoires) il est recommandé :
- de porter un masque chirurgical si l’on est en contact avec d’autres personnes ;
- d’utiliser des mouchoirs jetables et de bien se laver les mains régulièrement ;
- lors de son voyage en Chine : de consulter rapidement un médecin localement.
03FAQ
Qu’est-ce qu’un coronavirus ?
Les coronavirus sont une grande famille de virus, qui provoquent des maladies allant d’un simple rhume (certains virus saisonniers sont des coronavirus) à des pathologies plus sévères comme le MERS ou le SRAS. Le virus identifié en Chine est un nouveau coronavirus. Il a été dénommé 2019-nCoV.
Quels sont les symptômes de l’infection respiratoire provoquée par le 2019-nCoV ?
En l’état actuel des connaissances, les symptômes principaux sont la fièvre et des signes respiratoires de type toux ou essoufflement. Dans les cas plus sévères, la maladie peut entraîner un décès.
Y a-t-il des personnes à risque pouvant développer une forme grave de la maladie ?
Comme pour beaucoup de maladies infectieuses, les personnes présentant des pathologies chroniques sous-jacentes (détresse respiratoire, personnes fragiles, âgées…) présentent un risque plus élevé.
Quel est le mode de transmission ?
Les premiers cas recensés sont des personnes s’étant rendues directement sur le marché de Wuhan (fermé depuis le 1er janvier) : l’hypothèse d’une zoonose (maladie transmise par les animaux) est donc privilégiée. Compte tenu des nouveaux cas rapportés par les autorités sanitaires chinoises depuis le 19 janvier, la transmission interhumaine est aujourd’hui avérée. L’évolution des connaissances dans les prochaines semaines permettra d’en savoir plus sur les modes de transmission de ce virus, son niveau de transmissibilité, sa virulence, le délai d’incubation et les animaux qui peuvent être porteurs.
Qu’est-ce qu’un contact étroit dans le cadre de l’épidémie chinoise de 2019-nCoV ?
Il y a contact étroit pour une personne ayant partagé le même lieu de vie que la personne malade lorsque celle-ci présentait des symptômes (famille, même chambre d’hôpital ou d’internat) ou ayant eu un contact direct, en face à face, à moins de 1 mètre de la personne malade au moment d’une toux, d’un éternuement ou lors d’une discussion en l’absence de mesures de protection efficaces.
Que faire si on a été en contact avec une personne non symptomatique venant de Chine ?
En l’état actuel des connaissances, une personne non symptomatique ne peut pas transmettre le virus. Il n’y a donc pas de recommandation particulière.
Quand l’OMS parle de source animale, cela pourrait-il inclure en théorie de la viande ou du poisson cuits et tous types d’animaux ?
Quand la viande est cuite, les virus sont détruits. La consommation de produits animaux peu ou pas cuits, incluant le lait et la viande, présente un risque important d’infection par une grande variété d’organismes susceptibles de causer des maladies chez l’Homme.
Les produits animaux préparés de manière appropriée, en les cuisant ou les pasteurisant, peuvent être consommés mais doivent aussi être conservés avec soin, pour éviter une contamination croisée avec de la nourriture non cuite.
Quelle est la définition de cas ?
La définition des cas est disponible sur le site de Santé publique France. Elle est actualisée en fonction de la disponibilité de nouvelles données sur les caractéristiques du nouveau virus.
Comment se fait le diagnostic ?
Le diagnostic est suspecté devant des signes d’infection respiratoire chez une personne revenant de Chine dans les 14 jours précédant l’apparition des symptômes, conformément à la définition de cas.
Un examen biologique spécifique est nécessaire à la confirmation de l’infection au 2019-nCoV. Un examen de détection rapide a été développé par le centre national de référence des virus respiratoires. A ce jour, il est pratiqué par le CNR (Institut Pasteur) et en cours de déploiement dans d’autres laboratoires de biologie médicale (LBM).
Quels sont les traitements disponibles ?
A ce jour, aucun traitement spécifique n’a été identifié pour ce nouveau coronavirus, le traitement est symptomatique. Actuellement, plusieurs traitements sont en cours d’évaluation par l’OMS avec la participation d’experts français.
Peut-on attraper la maladie par l’eau ?
A ce jour, il n’a pas été rapporté de contamination par l’eau. Cette maladie est à transmission respiratoire et probablement de l’animal à l’homme, mais la source n’est pas encore identifiée.
Est-ce que le 2019-nCoV survit dans le milieu extérieur ?
Nous n’avons pas de données scientifiques pour ce virus à ce jour. Toutefois, par analogie avec les autres virus de la même famille, ce virus est certainement capable de rester infectieux dans le milieu extérieur de quelques heures à quelques jours, selon le milieu dans lequel il se trouve. C'est un virus enveloppé et donc par certains aspects plus fragile que d'autres virus.
Les mesures d’hygiène standard (lavage des mains, nettoyage de surfaces) sont efficaces.
Quelle est la contagiosité de la maladie ?
La transmission interhumaine est avérée mais le nombre de cas secondaires liés à un cas initial n’est pas encore déterminé. Des investigations sont en cours pour déterminer le degré de contagiosité et les modes de transmission. Des cas intrafamiliaux sont décrits et certains soignants ont été contaminés en ne respectant pas les précautions d’hygiène.
Quelle est la gravité de la maladie ?
Parmi les cas rapportés à date, plusieurs patients ont développé une forme sévère de la maladie, dont certains sont décédés.
L’information disponible suggère que le virus peut causer des symptômes similaires à ceux d’une grippe modérée, mais aussi des symptômes plus sévères. La maladie peut également progresser dans le temps chez un patient. Les patients avec des maladies chroniques préexistantes telles que l’hypertension, maladies cardiovasculaires, diabète, maladies hépatiques, maladies respiratoires semblent plus susceptibles de développer des formes sévères, de même que les personnes âgées. Mais il nous reste encore beaucoup de choses à apprendre sur ce virus et nous allons continuer d’analyser l’information disponible sur les cas actuels et les nouveaux cas.
Peut-on prédire l’évolution de l’épidémie ?
Des travaux de modélisation sont en cours. Les autorités sanitaires suivent attentivement l’évolution de la situation dans le monde. Il est bien sûr trop tôt pour avoir des certitudes.
À partir de quelle distance une personne peut-elle contaminer les autres ?
La maladie se transmet par les postillons (éternuements, toux). On considère donc que des contacts étroits (1 mètre) sont nécessaires pour transmettre la maladie.
Le virus peut-il se transmettre par les fluides sexuels ?
Il n’y a aucun élément en faveur d’une transmission par les fluides sexuels à ce stade.
Les objets importés de Chine sont-ils à risque ?
A priori non (cette question avait été posée pour la grippe aviaire en 2004-2005 et pour le SARS). Aucun cas de contamination par les objets n’a été rapporté.
Y a-t-il des mesures particulières pour les médicaments produits en Chine ?
Il n’y pas de restrictions particulières concernant l’utilisation des médicaments provenant de la Chine.
Où sont faits les tests ?
Les tests sont disponibles en France. Ils sont réalisés par les Centre nationaux de référence des virus respiratoires (Paris et Lyon – Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence).
Qu’est-ce qu’un cas contact ?
D’après les connaissances disponibles concernant le virus, celui-ci se transmet par des gouttelettes émises par un patient malade, en particulier lors de contacts étroits. Peuvent être considérées comme cas contacts :
- les personnes ayant partagé le même lieu de vie que le patient malade lorsque celui-ci présentait des symptômes ;
- des personnes ayant eu un contact direct, en face à face, à moins d’un mètre du patient malade au moment d’une toux, d’un éternuement ou lors d’une discussion ;
- les flirts, amis intimes ;
- les voisins de classe ou de bureau ;
- les voisins du patient malade dans un avion ou un train, ou les personnes restées dans un espace confiné avec lui (voiture individuelle par exemple) ;
- Les symptômes peuvent apparaître jusqu’à 14 jours après ce contact, et se manifestent le plus souvent par de la fièvre, accompagnée de toux.
Quelle est la procédure mise en place pour les cas contacts ?
Les autorités sanitaires évaluent avec le cas contact son exposition et son risque de contamination et lui délivrent une information sur la maladie due au virus et sur le dispositif de suivi. Ce suivi a pour objectif de vérifier que le cas contact n’a pas été contaminé, et en cas de symptômes, de faire rapidement un diagnostic pour proposer rapidement les meilleurs soins possibles.
Au cours des 14 jours suivant le dernier contact avec un malade, la personne considérée comme étant un cas contact doit surveiller l’apparition de tout symptôme de type fièvre ou toux. Les modalités de son suivi sont précisées par l’équipe de professionnels de santé mise en place par l’Agence régionale de santé, en fonction de l’évaluation initiale du risque.
04LES MESURES SANITAIRES
En voyage / à l’aéroport
Quelles sont les consignes pour les personnes qui partent en voyage ?
Dans les zones touchées par le virus, il est recommandé :
- d’éviter tout contact avec des animaux, vivants ou morts ;
- d’éviter de se rendre sur les marchés où sont vendus des animaux vivants ou morts ;
- d’éviter tout contact rapproché avec des personnes souffrant d’infection respiratoire aiguë ;
- de ne pas manger de viande non ou peu cuite ;
- de se laver régulièrement les mains avec de l’eau savonneuse ou avec des solutions hydro-alcooliques.
En cas de symptômes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires), il est recommandé :
- de porter un masque chirurgical si l’on est en contact avec d’autres personnes ;
- d’utiliser des mouchoirs jetables et de bien se laver les mains régulièrement ;
- lors de son voyage en Chine : de consulter rapidement un médecin localement.
Les conseils aux voyageurs sont réévalués en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique internationale et des recommandations de l’OMS.
Ils sont disponibles sur le site www.diplomatie.gouv.fr (conseils aux voyageurs).
Faut-il utiliser un masque ?
Le port du masque chirurgical est recommandé pour les personnes malades symptomatiques pour éviter de diffuser la maladie par voie aérienne.
Le port de ce type de masque par la population non malade afin d’éviter d’attraper la maladie n’est pas recommandé et son efficacité n’est pas démontrée.
Néanmoins, pour les ressortissants séjournant à l’étranger, les autorités sanitaires locales peuvent imposer le port du masque ; toutefois ceci ne doit pas faire négliger les mesures essentielles de protection dont le lavage régulier des mains au savon ou avec un gel hydro-alcoolique.
Les professionnels de santé en contact étroit avec les malades pour les soins disposent d’équipements de protection spécifiques.
Y a-t-il des restrictions de voyage ?
Non, aucune. Actuellement, l’OMS, dans le cadre du règlement sanitaire international (RSI), ne recommande aucune restriction de voyage ou de commerce.
Quelles sont les consignes au retour d’un voyage ?
Si vous revenez de Chine, en cas de symptômes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires) dans les 14 jours suivant le retour en France, il est recommandé de contacter rapidement le Samu Centre 15 en faisant état des symptômes et du lieu de séjour. Ne pas se rendre chez son médecin traitant ou aux urgences, pour éviter toute potentielle transmission.
Comment les éventuels patients symptomatiques sont-ils pris en charge à l’aéroport de Roissy ?
Ils sont pris en charge par le service médical d’urgence de l’aéroport. Puis ils sont isolés et pris en charge, comme tout cas possible, par le SAMU Centre 15, conformément aux procédures en vigueur.
La Chine a-t-elle mis en place un screening à la sortie du pays ?
Selon un document du Wuhan Tianhe International Airport daté du 15 janvier, le département de la Santé a mis en place un contrôle de la température des passagers à l’entrée du terminal 3 (terminal international). Si un passager a de la fièvre, le département de la Santé mènera des investigations complémentaires.
Pourquoi la France ne contrôle-t-elle pas la température des passagers à la descente de l’avion, comme le font d’autres pays (USA, Japon…) ?
Cette mesure complexe et pas toujours efficace (autres causes de fièvre, fièvre masquée par des médicaments, délai d’incubation…) n’est pas recommandée par l’OMS à ce jour.
Quelles sont les mesures décrites dans le règlement sanitaire international et qui pourraient être prises si la situation s’aggravait ?
Les mesures temporaires que l’OMS est susceptible de prendre sont listées dans les articles 15 à 18 du règlement sanitaire international (2005).
05SUR LE TERRITOIRE FRANÇAIS
Quelle est la surveillance mise en place sur le territoire ?
La surveillance des cas possibles est assurée par Santé publique France qui diffuse aussi la définition actualisée des cas.
Quelles sont les recommandations sanitaires pour la population en France ?
À ce stade, il n’y a pas de recommandations particulières pour la population.
Comme pour l’épisode actuel de grippe saisonnière, les mesures barrières (tousser dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, porter un masque, se laver régulièrement les mains) sont efficaces.
Quelles sont les consignes dans les transports en commun en France ?
Il n’y a pas de consignes particulières à ce jour. Comme pour l’épisode de grippe saisonnière, les mesures barrières (tousser dans son coude, utiliser des mouchoirs à usage unique, porter un masque, se laver régulièrement les mains) sont efficaces.
Quelle est la procédure de prise en charge pour les cas suspects en France ?
Le cas suspect identifié par un professionnel de santé est signalé au 15. Le SAMU se met en lien avec l’infectiologue le plus proche. À l’issue d’un questionnaire, le cas est classé en possible ou exclu. S’il est un cas possible, il est alors pris en charge et isolé dans un service d’infectiologie. Si c’est un cas exclu, il est pris en charge par son médecin traitant, comme habituellement.
Qu'en est-il des territoires d'Outre-mer ?
Aucun cas de 2019-nCoV n’a été confirmé dans les territoires d’Outre-mer. Les recommandations restent cependant les mêmes qu’en métropole.